La géolocalisation : un outil de protection ou de surveillance ?

La révélation de l’affaire d’espionnage de la NSA a plongé le monde dans la peur et alimenté les craintes d’une société de surveillance généralisée. Cette crainte omniprésente met en lumière les dispositifs de traçabilité des personnes, à l’instar de la géolocalisation.

Les applications et finalités de la géolocalisation sont multiples, allant de l’assistance à la navigation à la gestion en temps réel des moyens en personnel et en véhicules des entreprises. De nouvelles fonctionnalités sont constamment développées, telles que l’enregistrement des données pour prouver la réalisation de certaines prestations.

Dans son dernier rapport annuel, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) a constaté une “essor sans précédent” des systèmes de surveillance des salariés et a enregistré près de 5 500 déclarations concernant des dispositifs de géolocalisation en entreprise en 2012, soit une augmentation de 22,3 % par rapport à 2011.

Cette croissance effrénée est en grande partie due à l’accessibilité croissante des technologies de géolocalisation. Celle-ci se fait désormais sur les téléphones mobiles avec le consentement de l’utilisateur, par le biais de réseaux sociaux envahissants où la frontière entre vie privée et professionnelle devient floue.

Les dispositifs de géolocalisation se généralisent avec les boîtiers GPS, les badges et les applications sur smartphone, offrant aux employeurs un moyen de surveillance potentiellement effrayant pour retrouver des traces de comportements fautifs voire constitutifs d’infractions. Toutefois, ces moyens de surveillance doivent être encadrés juridiquement.

Géolocalisation et entreprises

Ces technologies ont rapidement trouvé leur place et leur utilité au sein des entreprises, permettant aux employeurs de surveiller en temps réel la position de leurs employés et véhicules pour une “géosécurisation” supposée préserver la santé et la sécurité. Mais à quel prix ?

Conclusion et perspectives

La géolocalisation et sa mise en œuvre, par les controverses qu’elles suscitent, sont au cœur d’enjeux cruciaux pour le niveau de confiance des citoyens et des entreprises dans l’environnement numérique. Les outils numériques nécessitent une sensibilisation et une formation adéquates pour une utilisation éthique.

La recherche d’un équilibre entre protection de la vie privée, sécurité et contrôle est essentielle pour préserver une société démocratique. La géolocalisation doit avoir un cadre juridique précis tout comme les autres moyens d’investigation. Il est crucial de ne pas céder face à une délinquance organisée, mais il est également primordial de protéger les données personnelles des citoyens. Il reste donc à encadrer les conditions d’utilisation de cet outil de surveillance en temps réel.

4 Commentaires

  1. Les soldats américains trahis par leurs smartphones

    Les troupes américaines peuvent être géolocalisées grâce aux données issues des téléphones des soldats en mission, récoltées et revendues par diverses entreprises, révèle le Wall Street Journal dans une longue enquête. Une faille dans la sécurité de l’armée qui préoccupe de plus en plus les autorités américaines.

    https://tinyurl.com/2ympfx9t

  2. Mobilités surveillées : rôles et responsabilités des développeurs d’applications smartphone

    Cet article avance que les applications géolocalisées pour smartphone constituent d’utiles ressources dans un processus de mobilité, mais qu’elles présentent également certains risques pour l’utilisateur. En recourant à ce service, l’utilisateur court le risque d’exposer ses données personnelles à des tiers, ainsi que d’être profilé et trié sans négociation possible par le logiciel.
    https://journals.openedition.org/eps/5293

  3. Un agent frontalier veut fouiller votre téléphone, que faire?

    Un douanier peut fouiller le téléphone d’une personne s’il la soupçonne d’avoir des marchandises prohibées telles que de la pédopornographie ou de la propagande haineuse, alors qu’un agent du service d’immigration le fera s’il a des raisons de croire que l’identité déclarée n’est pas la bonne ou que la personne cache des documents relatifs à son statut d’immigration au Canada.

    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1115897/manuel-guide-douane-immigration-droit-fouille-telephone-ordinateur-profilage-astuce-canada

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